De la transformation numérique des données au jumeau numérique
Avant toute chose, revenons sur les notions de GTB (Gestion Technique du Bâtiment) et de BIM (Building Information Modeling), des acronymes parfois mal interprétés. Une maquette BIM est une représentation graphique des données issues du patrimoine d’un bâtiment (données de conception et de construction, d’installations techniques, etc.) ; elle permet d’établir ce que l’on appelle un référentiel bâtimentaire. La GTB est quant à elle un des systèmes d’information qui permet d’automatiser la gestion d’un service comme le chauffage ou l’éclairage du bâtiment ; elle contient une base de données de points de mesure, d’alarmes et de séries temporelles. En d’autres termes, le BIM permet de visualiser des données géo-référencées du bâtiment à travers une maquette numérique (échelle bâtimentaire), tandis que la GTB collecte et traite les données qui permettront ensuite de superviser et de paramétrer la gestion des services régaliens du bâtiment (échelle équipements).
Jumeau numérique et Building Operating System (BOS)
La seconde étape était de parvenir à intégrer à ce jumeau numérique 3D du bâtiment (BIM GEM), réalisé sur la base des données disponibles, la possibilité de les mettre à jour par la suite et de les exploiter de différentes façons. “Nous devions notamment connecter la GMAO, gérée par nos services, et faire la relation entre le gestionnaire, les sous-traitants de maintenance et les locataires”, poursuit-il. “Il fallait pour cela réussir à transformer la maquette numérique, qui est un descriptif détaillé du bâtiment dans son état à un moment précis, en un jumeau numérique dynamique, représentant le bâtiment vivant en temps réel. C’est en intégrant le BOS SpinalCore que nous sommes parvenus à contextualiser toutes les données de manière à faire le lien entre les différents outils (GMAO, GTB, IoT et autres) pour un pilotage du bâtiment en temps réel et évolutif, en somme plus intelligent.”
Jumeau numérique et IA : ouvrir le champ des possibles
La SEML RDL travaille désormais avec SpinalCom sur un nouveau projet autour du développement d’un module visant à introduire de l’intelligence artificielle dans le pilotage des bâtiments. “L’IA pourra ainsi assister l’exploitation maintenance et l’optimiser grâce à de nouvelles solutions basées sur des algorithmes et enrichies par l’apprentissage intelligent. À terme, cela permettra de faire évoluer les métiers de la maintenance en la rendant non seulement préventive et curative, mais aussi prédictive”, conclut Mohamed Dennoun.